La France ne dira pas qu’elle n’a pas vu venir la lassitude que ses colonies développaient à l’égard de sa politique, surtout avec les réseaux sociaux qui permettent aux intellectuels et même à l’Africain lambda l’expression de ce désamour croissant. On aurait cru que la grande France supposée foisonnante de savoir-faire de toutes sortes ferait vite de trouver une parade à ce mal qui risquait de la priver de l’Afrique qui participe à faire d’elle ce qu’elle est, c’est-à-dire une puissance économique et politique. Mais non, au lieu de changer de paradigmes, de narratif et de stratégie, on a jusqu’à présent vu une France droite dans ses bottes, paralysée par ce complexe de supériorité qui a trop souvent guidé ses actions en Afrique. Elle a royalement ignoré les discours et l’évolution des idées que tout le monde pouvait pourtant voir. Au lieu d’accompagner la chute pour avoir moins mal, elle a préféré faire front au choc, considérant que les Africains n’étaient que des petits bébés sans force, des immatures. Et là maintenant, on voit le résultat!
Chose encore plus bizarre, les instruments français de la politique africaine que sont Rfi et France24 sont tombés bas. Ces médias jadis si respectables tentent de faire le jeu de la manipulation, de l’infantilisation des Africains en présentant l’information de manière à décourager l’adhésion des populations aux nouveaux régimes militaires qui donnent du fil à retordre à la françafrique. Erreur fatale que de se mêler à la bagarre, au lieu de se positionner comme potentiels réconciliateurs des positions.
Que les nouveaux régimes anti politique française au Niger, au Mali ou au Centrafrique arrivent à se maintenir ou non, la graine de l’émancipation par rapport à la France est déjà plantée et elle poussera. Elle poussera parce que la françafrique n’est pas une bonne chose. Elle poussera parce que sur la planète, de plus en plus de pays sont convaincus que l’avenir de l’humanité ne se trouve pas dans la domination des uns sur les autres, mais plutôt dans la solidarité. L’Environnement, la paix, la sécurité, l’éradication de la misère, le bonheur des hommes exigent de ne plus voir le monde à travers le prisme déformant d’une recherche d’hégémonie qui serait une tendance naturelle des hommes.
L’humanité va mal, et seul un fou peut vouloir que les choses restent telles qu’elles sont, avec des terroristes qui égorgent, des milliers d’Africains qui partent se noyer dans la Méditerranée, le réchauffement climatique et son cortège de malheurs, les incroyables inégalités sociales, la guerre nucléaire qui n’est jamais loin…
N’djo
