POURQUOI TANT DE COUPS D’ETAT EN AFRIQUE ?

par SIKAA JOURNAL

Au vu des derniers événements survenus dans notre sous-région ouest africaine, on est en droit de se poser la question, pourquoi les coups d’Etat militaires sont si fréquents chez nous en Afrique? Serions-nous peut-être congénitalement incapables de résoudre nos problèmes politiques par la politique, à tel point que la force serait notre seul recours?

Il est vrai que les coups d’Etat ont été jusqu’à présent nombreux sur le continent, surtout en Afrique francophone. Mais si le vocable reste le même, il serait erroné de penser que tous ces coups de force sont pareils. Non, les mobiles des putschs sont si différents qu’il ne serait pas exagéré de chercher à les différencier en les dénommant autrement, au lieu de les désigner tous sous le générique de coups d’Etat militaires.

Globalement, on peut scinder les incursions des militaires dans la vie politique en deux groupes: les coups d’Etat pour installer la françafrique et les coups d’Etat pour désinstaller la françafrique; la françafrique étant ce système qui consiste à continuer de dominer les anciennes colonies, non plus par des gouverneurs français, mais par des Africains au service de la France. Le premier groupe de coups d’Etat a généralement lieu pour enlever des chefs d’Etat qui constituent un obstacle pour la françafrique et les victimes furent des dirigeants nationalistes comme Sylvanus Olympio au Togo, Patrice Lumumba au Zaïre, Modibo Kéïta au Mali, Thomas Sankara au Burkina, Pascal Lissouba au Congo Brazzaville.

Le désir de liberté restant une chose vivace chez les êtres humains, après la vague de coups d’Etat organisés par la françafrique qui a neutralisé les présidents désireux d’avoir une vraie indépendance pour leurs pays, il est normal qu’on assiste aujourd’hui à une autre vague de coups d’Etat, celle pour neutraliser les systèmes installés par la françafrique. C’est la somme de ces opérations qui fait monter le nombre putschs. Le nombre pléthorique des coups d’Etat sur le continent n’est que le résultat d’une ‘‘guerre de libération’’ qui peine à finir, l’adversaire français étant coriace et opiniâtre. 

N’djo

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