-«Monsieur l’ambassadeur, on a l’impression que vous prêchez pour votre chapelle, vous défendez trop l’Allemagne».
-«Où est le problème? C’est le travail pour lequel je suis payé». Toute l’assistance a éclaté de rire, suite à cette altercation entre le diplomate et le journaliste Jérôme Sossou du Triangle des Enjeux. C’est dans cette atmosphère conviviale que les adieux ont été faits entre la presse togolaise et Matthias Veltin qui est en fin de mission, après quatre ans d’un parcours sans faute qui marquera sans doute pour longtemps l’histoire de la diplomatie allemande dans notre pays.
L’homme a passé ces années à s’imprégner des réalités en ayant une oreille attentive aux acteurs de la société civile, mais également politique. Il n’a pas rechigné à descendre sur le terrain, chaque fois que le besoin s’est fait sentir. Surtout, il a été de ces diplomates qui n’ont pas la langue de bois. Toujours sans tabous mais aussi sans travers, l’homme laissera aux Togolais qui l’ont connu, l’image d’un ambassadeur ouvert qui connait en détail les problèmes du terroir où il a officié, les acteurs de la vie sociopolitique, les lieux, les dates, les symboles, les valeurs. De cette dernière rencontre avec la presse, on retiendra en substance cette phrase: «D’autres pourront accompagner le Togo, mais c’est aux Togolais eux-mêmes de construire leur pays et choisir les voies et moyens qu’ils trouvent appropriés (…). En République Fédérale d’Allemagne, nous on a généralement opté pour le dialogue».
Si monsieur Veltin a impressionné par l’intensité du travail tout au long de sa mission, force est de rappeler également qu’on a rarement vu une épouse de diplomate être aussi active aux côtés de son époux, à telle enseigne qu’il était de coutume de l’appeler Madame l’Ambassadrice.
Matthias Veltin quitte pour aller assumer les mêmes fonctions d’ambassadeur dans la République sœur de Côte d’Ivoire. Bon vent et auf Wiedersehen, Herr Botschafter.