Depuis sa création, UNIR a maintenu une emprise ferme sur le paysage politique togolais, remportant, sans défaite aucune, toutes les élections. Mais à l’issue de cette longue domination, quel bilan?
Les infrastructures, telles que les routes et les marchés, souffrent de défauts de construction. La vie quotidienne est très difficile pour de nombreuses personnes. Le système de santé est défaillant. L’éducation est en berne et ne correspond pas aux attentes, malgré les actions et déclarations tonitruantes de certains ministres comme Kokoroko. Les médias et la société civile sont savamment muselés, les libertés sont restreintes et les contre-pouvoirs sont affaiblis, ouvrant ainsi la voie à une dérive autoritaire difficilement supportable pour les citoyens qui ont besoin d’un minimum de liberté pour libérer leurs énergies et faire avancer le pays.
Et c’est dans ce contexte malsain que l’Assemblée nationale vote (presqu’à l’unanimité !) une nouvelle Constitution, perçue par beaucoup comme une simple tentative de consolider à jamais le pouvoir du parti UNIR et entraver toute perspective d’alternance politique et de compétition électorale équitable. Cette initiative qui intervient en pleine période électorale suscite naturellement des inquiétudes quant aux intentions réelles du parti au pouvoir. Normalement, au lieu de servir l’UNIR, cette manœuvre politique devrait plutôt mobiliser les gens lors des prochaines élections législatives et régionales pour aller voter contre elle afin de contrer ses ambitions de garder à jamais le pouvoir que bon nombre de citoyens voudraient voir changer de main, de temps en temps.
