La route passant par UNIR

par SIKAA JOURNAL

Voici un employé retraité qui, pour passer de vieux jours heureux s’est installé dans une bourgade de Tsévié, préférant ce milieu à sa ville natale du Nord. C’est ça, ce qui est beau dans notre Togo : vous pouvez habiter là où le cœur vous en dit. Le monsieur se sent bien, mais l’ennui, c’est que l’accès à son quartier est extrêmement difficile. Il n’y a pas de voie qui y mène. S’y rendre en véhicule est un parcours du combattant.

Ensemble avec d’autres propriétaires, ils veulent donc qu’on leur trace une route qui puisse desservir les maisons. Ils ont eux-mêmes rassembler 400.000 francs. Cette somme peut servir à tracer une piste avec des houes, coupe-coupe et autres outils aratoires. Mais pour avoir quelque chose de plus joli, ils sont allés présenter leur projet à une autorité influente de Tsévié pour être aidés. Visiblement très émerveillée, cette personne a pris une décision rapide et efficace : tout en les félicitant pour leur esprit d’initiative, leur dévouement et surtout leur sens de la solidarité, la voie leur sera très bientôt gratuitement construite, et on ne leur prendra même pas un franc des 400.000 francs qu’ils ont cotisés. La seule condition très simple et très facile, c’est d’aller constituer un groupe UNIR. Une fois que cela sera fait, les bulldozers, les pelleteuses et autres engins viendront sans délai leur tracer un bel accès à leurs domiciles. Problème : ce n’est pas tout le monde qui aime manger UNIR dans le quartier. Et donc, depuis des mois, aucun centimètre de route n’est encore fait, puisqu’on attend que le groupe UNIR soit créé d’abord. Ainsi va le Togo où plein de bonnes choses sont sacrifiées sur l’autel de la politique et du parti incontournable. 

N’djo

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