Quarante-huit heures après que la cour suprême s’est prononcée sur les résultats des élections législatives et régionales, le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) a jugé important de faire une sortie médiatique ce mercredi 22 mai 2024.
Par la voix de son vice-président Nicolas Agboh, le parti a dénoncé les « graves dérives » qui ont pour noms achats des consciences, menaces, bourrages d’urnes, votes multiples, violences contre les délégués des partis d’opposition dans les bureaux de vote, omissions de logos sur les bulletins de vote, falsification de procès verbaux et votes pléthoriques par dérogation constatés lors des élections du 29 avril 2024.
Il s’inquiète du silence et de l’impuissance des institutions face aux tentatives déloyales du régime d’empêcher la concurrence politique pourtant légitime.
Constatant l’enlisement du pays dans la crise qui dure déjà plusieurs décennies, le CAR déplore qu’il y ait comme un air du parti-État qui revient au Togo. Au vu de ces constats, le parti dirigé par Yao Daté dit ne pas trouver les élections crédibles et exige que le gouvernement ouvre un dialogue pour trouver une issue à cette situation conflictuelle qui est une véritable impasse dangereuse pour la paix sociale.
Le CAR constate en outre que le choix de changer la constitution en pleine période électorale n’a fait qu’aggraver la position et la mauvaise image du Togo déjà considéré comme un pays atypique où le chef de l’Etat peut promulguer un texte avant que son contenu ne soit rendu public. Sur ce point précisément, le parti demande un rétropédalage pour que le Président Faure Gnassingbé annule purement et simplement l’acte qu’il a posé.
Se basant sur des chiffres officiels publiés dans divers médias, le CAR a voulu montrer le retard du Togo en matière de développement des services sociaux de base. Il a particulièrement attiré l’attention sur un classement prévisionnel publié par le site Togoscoop, classement qui dit que sur les 14 pays de la zone CFA, alors que le Bénin occupe le 6ème rang avec un PIB de 21,37 milliards de dollars, le Togo se retrouve à la 12ème place, avec seulement 9,83 milliards de dollars.
Pour arrêter l’hémorragie politique qui entrave gravement le progrès social chez nous, le CAR interpelle les partis de l’opposition et les exhorte à travailler en collaboration pour former un bloc devant le pouvoir ou, tout au moins, avoir des candidatures concertées afin de devenir une force capable d’éviter au pays la descente aux enfers qu’il voit se profiler à l’horizon.
Quant au peuple togolais, le parti l’invite à ne pas perdre l’espoir mais au contraire à garder intacte sa capacité de lutter et refuser l’oppression.
Fidèle à la méthode que d’aucun appellent méthode Agboyibor, le président du CAR, Yao Daté, a écouté religieusement les questions et critiques des journalistes avant d’y répondre à chaque fois avec conviction, humilité, des mots faciles et des exemples illustratifs. Comparant le Togo avec le Sénégal, il a évoqué l’heureux aboutissement de la crise politique récente dans ce pays de la sous-région, rappelant que chez ce voisin, les juges de la cour constitutionnelle n’ont pas hésité à dire au président de la République de revenir à de meilleurs sentiments, ce qui est difficilement imaginable au Togo. Partant de cette remarque, il a exprimé la nécessité de travailler à changer la mentalité des Togolais, un peuple malheureusement de moins en moins indignés par l’injustice, la magouille et l’arbitraire.
