Attention, à qui le tour ?

par SIKAA JOURNAL

Le paysage politique du Togo s’agite avec la nomination de Tipamb Nahm-Tchougli en tant que ministre de la Justice pour remplacer Pius Agbetomey.

Après des années de services rendus, le renvoi brusque et surprenant de ce ministre suscite beaucoup d’interrogations et d’incertitude parmi les courtisans du régime. Pius a-t-il des problèmes de santé ? Non, on l’aurait su. Était-il incompétent ? Non plus, car la justice togolaise ne se porte pas plus mal qu’avant et ne semble pas viser plus haut que le niveau où le ministre a posé la barre. Un mystère politique alors!
Le système de Faure Gnassingbé est devenu plutôt imprévisible et alimente le désarroi parmi ses collaborateurs. Les choses sont telles que l’entourage présidentiel est plus préoccupé par les surprises que par la mission qui lui est confiée. Au lieu de travailler, la plupart des ministres font une fixation sur l’avenir qui leur est réservé.

Au Togo, quelles forces conduisent actuellement au remplacement des ministres ? Est-ce la volonté du chef de l’Etat seule qui scelle le sort de ses collaborateurs ? Bien malin qui saura répondre.

Mais une chose est sûre, tous les proches du PR sont assis sur un siège éjectable. Les positions au sein du système sont précaires, et cela crée un climat d’instabilité, de précarité et même de vulnérabilité. Seul le fauteuil présidentiel est bien fixé, avec des vis, des boulons, des écrous, des sangles, des soudures.

Avec Faure Gnassingbe, il faut s’attendre au largage imprévisible sans parachute, mais on peut compter aussi sur un sauvetage in extremis inattendu, juste avant un écrasement au sol.
Bodjona Pascal en sait quelque chose, lui qui vient d’être autorisé à revenir aux affaires, après 12 ans d’isolement. Adoyi (l’ex numéro un de L’OTR) tombé en disgrâce et que tout le monde croyait fini vient également d’être nommé conseiller. La dynamique Faure est tout simplement une dynamique surprenante

Après son renvoi du ministère de l’Administration territoriale, Pascal Bodjona s’était mis à chanter du Gospel, un peu comme les Noirs américains esclaves jouaient au Blues pour exprimer leurs douleurs. Nobody knows the troubles I’ve seen. Quant à Adoyi, il s’était mis à publier des poèmes.
La création artistique est apparemment le passage obligé des responsables déchus par Faure. Alors Pius Agbetomey lui, que va-t-il faire ? S’il sait dessiner de la caricature, les portes du journal Sika’a lui sont largement ouvertes.
N’djo

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