Cet après-midi, le Tribunal de première Instance de Lomé a été le théâtre du procès très attendu des deux jeunes hommes arrêtés et accusés d’outrage envers le Chef de l’État Faure Gnassingbé, suite à la diffusion d’une vidéo sur TikTok.
Fousséni Abibou, 24 ans, apprenti, et Waké Koffi Blaise, 21 ans, élève en classe de Première, ont comparu devant un public attentif, comprenant des leaders politiques tels que Robert Daté du Comité d’action pour le renouveau (CAR), Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), ainsi que des représentants de la société civile, dont Prof David Dosseh du Front citoyen Togo Debout (FCTD).
Les accusés ont reconnu les faits qui leur étaient reprochés et ont plaidé pour la clémence du juge. Le Procureur, représentant le ministère public, a mis l’accent sur les propos tenus dans la vidéo, demandant une peine de six mois d’emprisonnement assortie ou non de sursis. Les prévenus ont exprimé des excuses pour leurs actions, affirmant agir par insouciance.
Les avocats de la défense, au nombre de sept, ont souligné les vices de procédure et les failles du dossier. Me Elom Kpade a contesté la base juridique de la plainte, arguant que les dispositions du nouveau Code pénal ne s’appliquaient pas à la situation présente. Les autres avocats ont plaidé pour la clémence, soulignant l’absence d’insultes dans les propos des prévenus et appelant à la relaxation pure et simple.
Après délibération, le tribunal a rendu son verdict : six mois d’emprisonnement avec sursis. Cette décision a été accueillie de manière contrastée, avec des réactions de soulagement et de déception. Robert Daté du CAR a salué la décision du tribunal, soulignant qu’elle était proportionnée à la gravité des faits. En revanche, Prof David Dosseh du FCTD a exprimé sa déception, estimant que les prévenus auraient dû être relaxés compte tenu des arguments présentés par la défense.
Ce verdict met fin à un épisode qui a suscité une attention considérable au sein de l’opinion publique togolaise, mais soulève également des questions sur les limites de la liberté d’expression et le rôle du système judiciaire dans la protection de cette liberté.