Jean 38 ans vendeur : Je vis au Togo parce que suis obligé. Mais sachez que dès que je trouve une opportunité, je mets immédiatement les voiles. Au Togo, on ne vit pas mais on se débrouille. Et personne ne dira le contraire à part les membres du gouvernement.
Akofa 33 ans ménagère : Normalement les Togolais ne doivent plus aller en enfer car ils vivent déjà l’enfer au Togo. Celui qui vous dira qu’il est à l’aise au Togo est un psychopathe.
Emil 32 ans styliste : Beau pays mais il y a trop d’arrestation. On ne sait jamais qui est qui et qui peut te dénoncer. A cause du manque de joie, si je trouve, je vais partir.
Noël 48 ans coiffeur : J’ai ma licence depuis 2008 mais j’étais obligé d’apprendre le métier de coiffeur. On survit grâce au boulot que je fais et à la compréhension de ma femme. Le Togolais est condamné. Rien n’est accessible. Tout converge vers le gouvernement et sa minorité riche.
Kokou 40 ans ingénieur : Si j’ai réussi à percer dans mon domaine, c’est parce que j’ai vite quitté le pays. Aujourd’hui, si je viens au Togo, c’est pour voir mes parents, frères et sœurs. Mais venir m’installer encore, jamais.
Chimène 35 ans secrétaire : J’ai mon master depuis 6 ans mais me voilà simple secrétaire. J’ai tellement cherché du boulot. Ceux qui pouvaient m’aider voulaient d’abord le sexe. La jeunesse souffre et nos parents se demandent quand leurs enfants leur donneront à manger. Que Dieu nous vienne en aide.
Camille 42 ans commerçant : J’aimerais continuer à vivre dans mon pays mais les Togolais ne sont pas solidaires, ce qui fait que la vie est compliquée pour eux. Regardez les Ibo, les Haoussa, les Maliens et les Nigériens ici. Ensemble, ils se font de l’argent
Yacouba 37 ans enseignant : J’ai dû quitter le Togo pour réaliser à quel point ailleurs est mieux. J’étais enseignant avec ma petite famille mais je faisais Zemidjan pour compléter. Une fois en Côte d’Ivoire, c’est là que j’ai su qu’un seul métier peut nourrir la famille. Courage à ceux qui sont dedans.
Kafui 39 ans caissière : Les dirigeants qui ne pensent qu’à leur ventre gonflable. On a eu les échos de ce qui s’est passé lors des Evala. Vous pensez que les soldats sont contents de la situation? Ils n’ont pas accès à leur passeport. Dès qu’ils reviennent de mission, on le leur confisque. La population est martyrisée. Les péages ne font que s’agrandir, de même que les arrestations. Cons sont ceux qui disent qu’il fait bon vivre.