En réponse à un coup d’État constitutionnel qui aurait trahi la volonté du peuple, les Organisations de la Société Civile (OSC) et les partis politiques de l’opposition se sont unis pour signer et rendre publique une déclaration commune dénommée « Déclaration du 20 Mars« . Dans ce document, les premiers responsables du CAR, CDPA, ADDI, FDS, ALCADES, ADMIS, DSA, LDP, MJS, RACINE, GALAXIE, GAMESOU disent ne pas reconnaître les changements politiques en cours dans le pays, avec en toile de fond, la mise en place d’un régime parlementaire qui bannit la Constitution de 1992.

Introduite ou du moins encouragée par le parti présidentiel largement majoritaire, puis adoptée au parlement le 25 mars 2024, la réforme constitutionnelle abolit l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. Elle prévoit que le chef de l’État soit désormais élu par les deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat, réunies en congrès, pour un mandat de 6 ans non renouvelable. Pour la majorité, ce changement marque la fin de l’hyper présidentialisme au Togo, car le Président de la République voit ses prérogatives réduites. Il est garant de l’unité nationale et de la continuité de l’État mais c’est le chef du parti majoritaire à l’Assemblée, de facto désigné Président du Conseil des Ministres, qui conduit la politique de la nation.

L’opposition y voit quant à elle un grossier subterfuge orchestré par le président Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir. À cet effet plusieurs partis politiques et organisations de la société civile ont appelé le peuple à manifester contre la nouvelle Constitution le jeudi 20 mars.
Dans leur déclaration, les opposants appellent le peuple à entrer en résistance contre le « coup de force constitutionnel ». « Le mandat du président Faure Gnassingbé finit le 4 mai 2025. Si rien n’est fait jusqu’à cette date dans le sens de l’organisation des élections présidentielles, nous estimons que le pays n’a plus de Président et qu’un vide juridique s’installe et il faut aller aux assises nationales, » a précisé Gérard ADJA, membre de la DMP.

Les signataires demandent instamment au gouvernement et à toutes les institutions de la République d’organiser sans délai des assises nationales qui permettraient d’établir un compromis politique visant à restaurer la République Togolaise. Ils estiment qu’une transition politique est nécessaire pour sortir le Togo de l’impasse marquée par des violences politiques et une gouvernance contestée.
Les opposants lancent un appel fort à la mobilisation de divers corps de la société (enseignants, avocats, syndicats, ONG, autorités religieuses, chefs traditionnels, etc.) pour s’unir et lutter contre ce qu’ils considèrent comme une tentative de monarchisation du pays.

Déjà, de son côté, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la DMP et députée à l’Assemblée Nationale a appelé tous les militants de l’ensemble des partis de l’opposition à participer au meeting annoncé par ses collègues de l’opposition (ANC, les FDR) et les organisations de la société civile le 23 mars prochain pour le même combat : faire échouer la 5ème République.
« À défaut d’être ensemble, nous devons aller dans une convergence d’actions pour atteindre l’objectif commun que nous visons », a-t-elle dit en substance, avant d’ajouter ‘‘Nous invitons nos militants et les Togolais à y aller. Quant à notre présence, cela va de soi.’’
Désiré

