L’eau de pluie a toujours suscité fascination et méfiance. Elle tombe du ciel, limpide, rafraîchissante, et semble à première vue être une source gratuite et naturelle d’hydratation. Mais la question demeure: est-elle réellement une eau propre à la consommation humaine?

D’un point de vue scientifique, l’eau de pluie résulte de l’évaporation de l’eau des océans, rivières et lacs. Au moment où elle se condense dans les nuages, elle est pratiquement pure, débarrassée de sels et de nombreux polluants solides. Théoriquement donc, elle pourrait être considérée comme potable. Mais la réalité est plus complexe. En traversant l’atmosphère, les gouttes de pluie captent des impuretés présentes dans l’air: poussières, gaz d’échappement, fumées industrielles, pesticides volatils. Elles peuvent aussi se charger en acides (pluies acides) ou en métaux lourds. Ainsi, l’eau de pluie qui atteint le sol n’est plus aussi pure qu’on le pense.

Un autre facteur de risque vient des systèmes de récupération. L’eau qui ruisselle sur un toit, passe par des gouttières ou s’accumule dans une citerne peut être contaminée par des micro-organismes, des fientes d’oiseaux, des feuilles en décomposition, ou encore des résidus chimiques des matériaux de construction.
Mais cela ne signifie pas que l’eau de pluie est inutilisable. Dans de nombreux pays, elle est collectée et utilisée pour l’irrigation, le nettoyage, les toilettes, la lessive. Pour la consommation humaine, il est nécessaire de la traiter par la filtration pour éliminer les particules solides et par la désinfection (chloration, ébullition) pour détruire les bactéries et virus.
Boire de l’eau de pluie directement, sans traitement, comporte des risques. Elle n’est pas systématiquement dangereuse, mais elle n’offre pas les garanties de sécurité d’une eau potable contrôlée. En revanche, avec un système de collecte et de purification adéquat, elle peut devenir une ressource précieuse, surtout dans les régions où l’accès à l’eau est limité.
