Le pays est actuellement confronté à une multitude de défis qui menacent sa stabilité. De la vie chère à la récurrence des braquages, passant par la menace djihadiste au nord du pays, les nouvelles ne sont pas très rassurantes. Pour enfoncer le clou, certains parlent même d’un coup d’Etat qui aurait récemment échoué. Au vu de ces événements, beaucoup de Togolais se posent des questions sur l’avenir. Ils sont angoissés.
A cause de la pauvreté, les citoyens ne peuvent pas s’offrir des choses élémentaires comme manger à leur faim ou se procurer de soins médicaux. Les centres de santé sont qualifiés de mouroirs, en raison du manque d’équipements et de personnels.
Les gens reprochent à l’administration qu’elle fait une gestion opaque du pays, et dans le même temps, elle restreint la liberté d’expression. Ils présument même que le gouvernement (cherchant toujours à écarter toute forme de concurrence) va pousser de plus en plus d’acteurs politiques et des leaders d’opinion à l’exil forcé, comme l’ont été François Boko, Tikpi Atchadam, feu Bertin Agba, feu Agbéyomé Kodjo, feu Monseigneur Kpodzro et bien d’autres.
Une couche supplémentaire d’inquiétude s’ajoute à ce tableau noir quand on voit les exilés commencer à s’organiser en groupes comme la récente association Freedom Togo dirigée par Koffi Yamegnane. Financés, ces mouvements cherchant à mobiliser l’opinion publique contre le régime pourraient constituer une menace pour la stabilité du pays.
Avec la vie chère, les vols deviennent récurrents, surtout les braquages. La présence de groupes djihadistes dans le nord est aussi un danger sérieux. Même si on se réjouit d’avoir anéanti les partis, le risque de troubles sociopolitiques comme en août 2017 avec Atchadam Tikpi n’est pas pour autant écartée.
Les problèmes environnementaux que sont les inondations et les sécheresses sont également sources de peur pour les populations. La pression politique internationale que constitue le dilemme d’un choix entre l’OTAN et la Russie qui s’affrontent dans notre sous-région n’arrange pas non plus les choses, et la position géopolitique complexe que le Togo a adoptée requiert une diplomatie épuisante pour naviguer entre les intérêts divergents de ces grandes puissances.
Devant combattre en même temps sur une multitude de fronts, l’avenir du Togo inquiète et le pessimisme gagne la population.
Une solution de sagesse serait que le chef de l’Etat Faure Gnassingbé prenne son courage à deux mains pour fermer certains fronts, du moins ceux qui sont fermables, avant qu’il ne soit trop tard. Pourquoi ne pas se réconcilier avec l’opposition en dormance mais dangereusement vivante? Pourquoi ne pas rappeler les exilés au pays? Au lieu de mettre les syndicats sous pression et les étouffer, pourquoi ne pas revenir à plus de dialogue?
Certains proposent que le chef de l’Etat initie une trêve politique et une union sacrée afin de faire baisser l’hypertension qui met le Togo si mal à l’aise.
Nicolas