Faure Gnassingbé vrai Père de la nation ? Pourquoi pas ?

par SIKAA JOURNAL

On peut aimer ou ne pas aimer ce président. On peut discuter son bilan, ses choix politiques, ses hésitations, ses silences, mais il y a une vérité que l’histoire retiendra: Faure est le président le plus important que le Togo ait jamais connu, car il a su révéler aux Togolais ce qu’ils sont vraiment: un seul et même peuple.

Le Togo avait été conçu par les colons français comme un laboratoire de divisions où ils créaient des rivalités ethniques. Ces mêmes rivalités ont été l’outil précieux d’Eyadema, outil avec lequel il a façonné des générations entières de citoyens pour se maintenir au pouvoir. Quatre générations de Togolais ont grandi avec le réflexe Nord/Sud, avec la logique clanique, avec l’idée que la véritable fierté se trouvait non pas dans l’essor du pays, mais dans la nomination d’un cousin, d’un frère ou d’un frère du village à un poste ministériel ou à la direction d’une société publique.

Faure, au début, a fonctionné avec la même logique. Mais quelque chose d’inattendu s’est produit. Comme par miracle, le président a donné un coup mortel au système. À travers des gestes spectaculaires et brutaux, il a montré que le mindèfrèrisme n’est qu’un leurre et que nul n’est intouchable. L’arrestation de Kpatcha, de Bodjona, de Gnakadé, d’Aamron et d’autres, a été un choc révélateur. Brusquement, les Togolais ont découvert que la hache pouvait tomber sur n’importe qui, sans distinction d’ethnie ni d’origine.

Les douloureuses répressions atchadamtikpiques de 2017 ont confirmé cette réalité: la force de l’État ne frappe pas seulement certains. Elle frappe sans discrimination, et les coups sont équitablement distribués, sans triche. Pour la première fois, les Togolais ont compris qu’il n’existait en réalité que deux ethnies dans ce pays: celle des pauvres, qui se tuent au travail, et celle des potes, une minorité privilégiée qui se la coule douce.

Par erreur ou par stratégie bien pensée, Faure Gnassingbé a unifié le pays à travers la répression. Il a fait comprendre aux Togolais qu’ils partageaient une communauté de destin, et que l’avenir du pays ne pouvait plus se penser dans les étroites frontières de la région, du canton, de la tribu ou du village. Par les matraques, les gaz lacrymogènes, les fusils et la prison, il est le seul à avoir pu rappeler l’essentiel: le Togo est une nation, pas une juxtaposition d’ethnies. 

Le président Faure ne mérite-t-il donc pas un monument à son honneur ou le titre de Père de la nation?  

   N’djo

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