Oublions un peu la politique pour aller voir ce qui se passe dans nos quartiers. Aujourd’hui, la rencontre à Tsévié avec une collégienne de 18 ans qui se prostitue. Nous allons l’appeler Akou. Son numéro, l’enquêteur de votre journal Sika’a l’a obtenu chez un ami qui, lui-même, a déjà pris cette fille.
–L’enquêteur: Tu dis combien?
–Akou: 5000 francs.
– L’enquêteur: Simple baise 5000?
– Akou: Non.
– L’enquêteur: Il y aura tout dedans?
– Akou: Oui.
– L’enquêteur: C’est-à-dire, tu peux me ‘‘tenir le micro’’ et tout?
– Akou: Oui.
– L’enquêteur: Je peux mettre dans le trou que je veux ou bien c’est dans l’endroit seulement?
– Akou: Mais dis donc, ça ne va pas?
– L’enquêteur: Ne t’en fais pas, c’était juste une question. Tu as déjà peur?
[juste en ce moment, son portable sonne et elle répond…]
– Akou: Allô Eugène…non, ne te fâche pas, j’étais occupée…On va arranger ça, tu vas voir…
[Après avoir parlé avec celui qui a appelé, est revient à moi]
– Akou: Comme tu ne veux pas le faire aujourd’hui, donne-moi le transport et je rentre.
– L’enquêteur: Combien?
– Akou: 2000 francs.
– L’enquêteur: Il n’y a pas de souci. Tu dis que je t’ai perdu du temps mais moi, je t’assure qu’on aura l’occasion d’être bien ensemble.
– Akou: D’accord, je le sais.
– L’enquêteur: Ou bien tu n’as pas envie de bien me gérer?
– Akou: C’est toi-même que je plains, tu ne pourras pas tenir.
– L’enquêteur: Tu dis que ça va me coûter 5 kolos. Tu ne peux pas diminuer un peu?
– Akou: Non.
– L’enquêteur: Même 4 kolos point, ça ne marche pas? Avec les 5 balles, je vais boire quelque chose pour me mettre en condition avant la séance.
– Akou: D’accord, ça peut aller.
– L’enquêteur: Compte tenu de ton agenda, tu me proposes quel jour? Aujourd’hui c’est dimanche. Franchement, en t’appelant, j’étais sûr que tu ne serais pas dispo le week-end. Tu me proposes quel jour?
– Akou: On va voir mardi.
– L’enquêteur: Tu en es chô?
– Akou: Chô!
– L’enquêteur: Mardi à quelle heure?
– Akou: Il faut m’inboxer et je vais te dire.
– L’enquêteur: Comme je te l’ai expliqué, je préfère que ce soit quelque chose de bien préparé, planifié. Toi qui me dis déjà que c’est un seul trou que tu vas me laisser…
– Akou: Yôô… moi je ne peux pas te laisser mon derrière. Quand je vais aller aux toilettes, je vais…
– L’enquêteur: OK, c’est bon. Je vois que la vie est très importante pour toi. Mais dis-moi, pour ce prix, c’est un seul coup que je vais faire ou bien il y aura un petit bonus?
– Akou: Quand le jour va arriver, toi-même tu verras ce que ça va être.
– L’enquêteur: Ça me plairait si ça peut aller à deux coups, pour garder une bonne relation. Tu comprends?
– Akou: Il n’y a pas de problème.
C’est sur ces mots que la petite collégienne a pris congé de nous, prête à vendre «la terre de la grand-mère» à un inconnu, pour une soirée où tout peut se passer, à 4500 francs.